Les Terres de Corrèze ont été le théâtre de l’une des plus célèbres affaires criminelles de la France du XIXème siècle : L’Affaire Lafarge !
Marie Capelle est accusée d’avoir empoisonnée son époux : maître de forges au Glandier. Elle est condamnée aux travaux forcés à perpétuité et fut gracié peu de temps avant sa mort.
165 ans après son commencement, nous vous faisons replonger au cœur dans cette célèbre affaire judiciaire.
La chartreuse de Glandier
L’édifice, entouré de son écrin de verdure, fût le théâtre de l’Affaire Lafarge.
Marie Capelle : d’une enfance choyée vers un mariage en apparence prometteur !
Marie Aimée Fortunée Capelle nait en 1816 à Paris. Issue d’une famille de la petite noblesse, elle est élevée dans le château familiale de Villers-Hélon (département de l’Aisne) où elle reçoit une excellente éducation.
De par sa grand-mère maternelle, elle pourrait descendre de la famille d’Orléans. A 12 ans, son père décède lors d’un accident de chasse, 7 ans plus tard, elle perd également sa mère. A 18 ans, elle est adoptée par sa tante maternelle qui l’inscrit dans une école de jeunes filles de la haute société.
A 23 ans, par l’entremise de son oncle, Marie fait la connaissance de Charles Pouch-Lafarge, alors en voyage d’affaires à Paris. Originaire de Corrèze, ce dernier est maître de forges au Glandier sur la commune de Beyssac dont il est également le maire. Le mariage a lieu en 1839. La dot s’élève à 80000 francs-or : une somme importante qui permet de soulager Charles Lafarge alors en grande difficulté financière.
D’un château somptueux à une demeure vétuste…
Une fois leur mariage célébré, les époux prennent la direction de la Corrèze pour s’installer au Glandier. A son arrivée : Marie découvre sa nouvelle demeure située dans une ancienne chartreuse. La maison est délabrée est infestée par les rats. Quelle déception ! D’autant que son époux lui avait laissé croire qu’il était le propriétaire de du château de Pompadour situé à quelques kilomètres. Pour ne rien arranger, elle entretient une relation peu cordiale avec sa belle-mère qui vit sous le même toit.
Dans un premier temps, Marie supplie son époux de la laisser partir puis fini par accepter sa situation.
En novembre 1839, Charles repart à Paris en voyage d’affaires. Durant son absence, Marie décide de prendre en main la maison et d’en éradiquer les rats. Pour cela, elle écrit à la pharmacie Eyssartier située à Uzerche, afin de se procurer de la Mort aux Rats. Denis Barbier, un des domestiques rencontrés à Paris par Charles est chargé de récupérer le produit.
Zoom sur la chartreuse de Glandier
La chartreuse de Glandier a été fondée par Archambaud VI, vicomte de Comborn, en expiation d’un crime commis lors de l’élection d’un abbé de Tulle.
Une communauté de moine chartreux s’y installe jusqu’à la Révolution française.
Comme nombre d’édifices religieux, la chartreuse est pillée, ne reste que des ruines…
Au XIXème siècle, le domaine est racheté par Jean-Baptiste Pouch Lafarge. Son fils Charles va y créer une forge sur les bords de La Loyre. Ce dernier épouse Marie Capelle… s’en suivra l’affaire Lafarge…
En 1860, les moines chartreux rachètent le Glandier et s’attellent à la reconstruction de la chartreuse.
La communauté quitte le lieu au début du XXème siècle.
La chartreuse accueillera par la suite un preventorium, puis finalement deviendra un centre médico-social : l’EPDA du Glandier, jusqu’au début des années 2020.
Actuellement, le site est privé.
Des gâteaux appétissants…
Marie demande à la cuisinière de confectionner des gâteaux afin de les envoyer à son mari.
Les pâtisseries confectionnées avec du lait non pasteurisé arrivent à Paris le 18 décembre. Ce même jour, Charles pris de vomissement et de migraines reste alité toute la journée. Il décide tout de même de rentrer en Corrèze et arrive au Glandier le 03 janvier. Son épouse reste à son chevet et lui donne du lait de poule. Par le biais d’une seconde lettre, elle demande une nouvelle fois à la pharmacie Eyssartier de lui fournir de la mort aux rats. L’état de santé de Charles s’aggravant, le médecin se rend à nouveau au Glandier. Agonisant, il meut le 14 janvier 1840.
Sa belle-mère fait alors courir le bruit que Marie a empoisonné son fils et prévient le procureur du roi.
C’est le commencement de l’Affaire Lafarge…
Affaire à suivre …
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